Je suis un cavalier.
Ma monture est fière, parce que je le suis.
C’est moi qui lui donne sa superbe.
Je suis un cavalier, il est vrai,
Seul parmi tant d’autres, auxquels s’ensuivent d’autres.
Et jamais ne cesse la ritournelle, et cette danse me cabre ;
ne cesse le flux d’hommes, tous bêtes en somme,
pour qui le glas s’agite, pour qui le bâts blesse.
Je suis un cavalier, sans tête et sans armure,
le coeur de pierre, le pieds léger, ne cessant de fuir.
Dis moi, cheval, comment te montrer le chemin,
comment guider là où je suis perdu,
regarde ma main et mes yeux qui s’ouvrent plus.
La fierté me donne contenance, le fouet distance,
la seule hauteur que je puis prendre, limitée à ton encolure.
Où sont passées les heures bénies, le Soleil de ma gloire,
L’illusion d’être héros parmi les nantis,
et ce sourire fondant sur mes lèvres chaque soir.
Où sont passées, les jours, les années, qui me servaient d’excuses,
J’avais bien le temps, j’ai oublié d’aimer,
et tout de mes actes m’accuse.
Malak Kalam