Je suis un morceau de verre blanc, poli par la mer.
Par l’amer jamais, de morceau ne me prends.
D’une face, je suis lisse, et lys est mon blanc,
De l’autre je suis mat, mate comme l’étrangère.
Mes contours sont doux, et deux éclats y vivent,
Ils brillent tout comme un diamant fou
sur une côte d’Opale ivre – mes contours sont doux
et ne ferait de mal à âme qui dérive.
Je suis particulière. Jolie aussi je suis.
Par moi, on voit à travers ; sans tort et sans faveur,
N’ayant rien à cacher, rien à montrer d’autre ici
que ce que je suis, l’entièreté de mon coeur.
Mon intérieur et mon extérieur sont transparent.
Transparente est l’âme modelée par nature.
Sa propre couleur abandonnée dans les pâtures ,
jupons chaud de cette chère et tendre maman.
La terre m’accueille, la mer me forme, la nature me gronde
et me transforme ; cette terre d’exil donnant son rythme,
ses mots, ses cycles, et tout de go, m’avale et m’intègre.
Je deviens dès lors, fragile et solide, à la fois féconde,
Lavée des mémoires d’autres mondes, d’anciens mythes;
Neuve, Nue, je n’ai plus d’étendard. De verre je suis devenue
Précieuse présence, Spacieuse conscience.
Je t’aime <3