Qu’est-ce que je vous sers ?
Et moi, à quoi je sers ?
Devrions nous plutôt dire : qui est ce que je sers…?
Si on entends souvent « ça ne sert à rien…je ne sers à rien… »… qu’en est -il de la question qui recentrerait un peu : » Qui je sers ? »
Peut – être pouvons nous entrapercevoir la lumière du flambeau de Lucifer qui nous demande de poser un bout de conscience sur ce qui est dans l’ombre…
Le voilà, il apparait, avec son tison à la maison, ça éclaire, ça éblouit peut être, ça dérange surement, ça démange un peu, ça pique…
Si on accueille la lumière de l’esprit, on regarde en face toute une population tapie généralement dans l’ombre (de nous même)…
ça grouille….c’est souvent comme ça, les enfers, grouillant…car on ne les regarde que d’un œil…comme une masse informe et mouvante qu’on aurait bien du vice à soutenir du regard….ben oui, mais non.
ça c’est l’image d’Épinal. La mince affaire. Celui qui apporte la lumière n’est pas si facilement mon ennemi…si je regarde de plus près, ne puis je me permettre de jouir de sa lumière pour regarder ce qui se trame en dedans de moi….
ça me dérange, c’est entendu, mais passé cette aversion première, peut-être que dans cette grotte, derrière ce dragon fumant…se cache un trésor.
Qui je sers quand je suis dans la jalousie, dans le jugement, dans la dureté ?
Qui je sers quand je suis dans un mental fou, dans une identification, dans l’exhibition d’une blessure infligée par l’autre?
Qui je sers quand je prends à parti, prends prétexte, prends la fuite, prends l’eau ?
Qui je sers quand je serre mon coeur dans l’étau de la médisance, du négativisme, de la méchanceté gratuite ou payante ?
Qui je sers quand je joue les faux-semblants, quand je souris là où j’ai peur, quand je pleure là où je désire et que je hurle là où je cherche un sens ou une place ?
Qui je sers quand mes dents sont scellées, quand mon corps est raidit, mon coeur fermé, et que le feu de mon âme aux abonnés absents?
Qui je sers quand je rejette, quand je dissèque, quand je filtre et que je ferme les yeux ?
Qui je sers ?
Et qui je veux servir ?
« Il n’y a pas d’abîmes si sombres,
Il n’y a pas de falaises si hautes,
Il n’y a pas d’égarements si tortueux
qui ne soient pas le Chemin »
(Dialogue avec l’Ange)