Je suis gentille. Et je suis une petite fille.
De tout temps, on me demande de sourire.
Qu’il fasse soleil ou pluie en moi, je souris.
Parfois, une ombre passe dans mes yeux, nuage.
Où est passé ma joie et ma spontanéité? je souris.
Qu’il fasse soleil ou qu’il neige ; le désir qui m’anime a déserté mon corps. On me commande et j’obéis.
N’est ce pas là l’essence de mon éducation ?


Bonne amie, compatissante, courageuse, altruiste, camarade attentive, mère attentionnée, épouse compréhensive, grand-mère nourricière, soeur généreuse, étrangère toujours proche de l’autre….toujours étrangère à moi même.


Qu’est ce qui me durcit autant au fil du temps ? Qu’est ce qui creuse mes traits et écrase mon coeur? Qu’est ce qui m’étouffe et semble n’exister qu’en dedans de moi ?
Et si je crie à l’aide au dehors, personne ne comprends.
Et si je crie à l’intérieur de moi, il n’y a déjà plus de place…

A toutes les petites filles qui sourient, et qui sont en chemin vers elle-même. A tous ces sourires véritables qui sont en renaissance en elles. A toutes ces émotions de vie qu’elles ne craignent plus de vivre, et tous ces masques de comédie dont elles ne sont plus dupes.

Laissez la vie couler et s’expandre. Laissez votre vérité respirer et se répandre. Laissez la Joie émerger et laissez tous vos sourires s’y rendre.

A.M.